Quelques extraits du rapport du CGLPL, après une visite en 2019 à la Talau :
Les violences de la part du personnel :
" Un petit nombre de personnes détenues a fait état d’un langage inapproprié, d’insultes et de rudoiement de certains agents. Plusieurs ont aussi évoqué un recours à la force disproportionné et prolongé lors d’interventions notamment le recours à une clé de bras alors que la personne serait « sous contrôle ». Le placement préventif en cellule disciplinaire serait parfois émaillé d’un recours à la force non nécessaire et à des situations humiliantes notamment l’obligation pour la personne détenue de se mettre à genou avec la tête sous lit, le temps que les surveillants sortent de la cellule.
Surtout dans au moins deux situations, les contrôleurs ont recueilli des allégations crédibles de violences physiques volontaires de surveillants sur des personnes détenues dans des bâtiments différents.
Il est rarement fait usage de la vidéosurveillance lors des procédures disciplinaires et les images ne sont jamais mises à la disposition de la personne détenue ou de son conseil.
Selon les propos recueillis [auprès du personnel médical], les violences contre les personnes détenues seraient de plus en plus commises entre détenus dans les cours de promenade mais aussi, dans une proportion moindre mais très préoccupante par le personnel sur les personnes détenues."
Les extractions médicales humiliantes :
"[concernant les extractions médicales] les personnes détenues qu’ont rencontrées les contrôleurs, après une première expérience d’extraction, préfèrent les refuser pour ne pas être traitées « comme un chien ». Dans tous les cas, en application d’une note de service de la précédente direction qu’aucune personne rencontrée n’a pu fournir aux contrôleurs, les menottes et les entraves sont imposées. L’escorte se maintient dans la salle de consultation. Selon l’acte médical à réaliser, certaines salles sont équipées d’un paravent. Il a été rapporté des conflits anciens entre personnel hospitalier et personnel pénitentiaire à ce double sujet des moyens de contrainte et de la présence non soignante pendant la consultation : pour prioriser l’accès au soin, au détriment du secret médical et de la confidentialité des soins, cela s’est soldé par la sélection de médecins moins regardants."
Les fouilles à nu systématiques et humiliantes :
" Selon les chiffres communiqués par l’établissement à la DISP, 10 306 fouilles intégrales ont été pratiquées en 2018 : 850 inopinées et 9 456 programmées. Certaines personnes ont indiqué avoir subi plusieurs fouilles dans la même journée ; d’autres se sont plaintes de devoir se déshabiller trois à quatre fois par semaine et de « passer leur temps à poil ».
L’établissement ne dispose pas d’une infrastructure adaptée pour un tel nombre de fouilles. Des salles de fouilles existent seulement à proximité des parloirs et ne sont pas correctement équipées. Elles n’ont, notamment, pas de patère dans la section masculine. Aucun lieu dédié n’existe dans les étages, les ateliers ou les cours de promenade.
Les personnes détenues comme les agents ont indiqué que des fouilles d’un grand groupe de personnes avaient systématiquement lieu dans les douches des étages et se dérouleraient « à la chaîne » sans réel respect de l’intimité. De telles pratiques revêtent un caractère humiliant, les personnes détenues devant se dévêtir totalement devant un ou plusieurs surveillants, souvent au vu d’autres personnes détenues."
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