Parloirs "comme avant"

Il n'est plus obligatoire de porter le masque durant les parloirs, et les contacts physiques sont à nouveau autorisés.

(cette situation ne concerne pas toutes les prisons, ce sont les infos que l'on a pour le moment concernant la Talaudière. Et on l'a bien compris concernant la "suspension" du pass vaccinal, tout ça reste précaire, et au bon vouloir des décisions des dirigeants...)

C'est un énorme soulagement pour les détenu.es et leurs proches, car les contacts physiques ont été interdits pendant 2 ans ! Que ce soit à cause d'une vitre en plexiglas qui sépare les cabines de parloir en deux, ou sous la menace de sanction (suppression du permis de visite, mise à l'isolement...), il n'était pas possible de se toucher, de s'embrasser, au prétexte du covid.

Tout ça en total décalage, comme d'habitude, avec les mesures prises à l'extérieur...

Tout ça aussi alors que les surveillants pouvaient aller et venir entre les établissements et l'extérieur, sans aucune obligation de faire de test ou d'être vacciné, et toucher les détenu.es... en générant ainsi les nombreux clusters qui se sont succédé dans beaucoup de prisons.

L'absurdité de ces mesures est vraiment flagrante... et ce qui saute aux yeux, encore une fois, c'est la volonté de punir les détenu.es et leurs proches, en les privant d'échanges affectifs, en les isolant, et en mettant en place des mesures qui servent avant tout des intérêts sécuritaires (limiter les échanges, ça arrange bien les matons).

Même si on se réjouit, les conditions classiques du parloir restent frustrantes :

• On ne peut voir son proche que durant 45 minutes ( des personnes font parfois une très longue distance pour ces instants trop courts), dans des conditions stressantes et sans aucune intimité.
• Le surveillant peut intervenir pour interrompre le parloir sous différents prétextes : un échange "trop intime" ( parfois c'est juste un bisou sur les genoux de l'autre), un ton de voix "trop élevé", l'échange d'objets interdits (un sandwich...)
• Le parloir peut s'accompagner de fouilles systématiques humiliantes qui poussent certain.es détenu.es à refuser ces moments rares et précieux
• Le parloir peut servir de moyen de chantage et de pression sur les détenu.es et leurs proches ; et reste conditionné par le bon vouloir des matons. Par exemple, souvent des proches se voient refouler à la porte au prétexte de quelques minutes de retard, ou parce que leur RV n'aurait pas été correctement enregistré ; ou alors des surveillants amènent la personne très en retard, en amputant le temps de visite...

... dans tous les cas, la prison détériore les relations, et les parloirs ne sont pas des bonnes conditions pour se voir !